Nous venons de passer deux mois particuliers, de confinement, ou d’activité très particulière ,pendant l’état d’urgence sanitaire. Revenons sur un évènement remarquable : la chute du prix du pétrole, et comment celle ci doit nous faire bouger pour diminuer la consommation d’énergie de nos machines.
Comment fait on tourner une machine ?
Nos machines en France consomment de l’électricité qui est d’origine nucléaire à 70% du temps.
Mais dans le monde cette énergie est produite principalement par des énergies fossiles
Pour le pétrole il s’agit de 33% de la source de l’électricité dans le monde.
Donc si vous produisez des machines à l’export il est important d’avoir à l’esprit le mix énergétique ainsi que le prix des énergies du pays vers lequel vous exportez.
L’énergie représente notre capacité à transformer le monde qui nous entoure.
Et cette énergie est consommée pour nos machines pour arriver à nos fin.
Le prix du pétrole
Vous aurez remarqué les soubresaut du prix du pétrole qui a fait la une des médias pendant quelques heures. Et pour cause, le prix est tombé en dessous de zéro.
Je vous épargne les raisons pour lesquelles ce phénomène à pu se produire et qui sont liées à la structure du marché et qui n’a d’ailleurs pas été homogène dans le monde entier.
Cependant les analystes sont unanimes pour expliquer que des prix bas du pétrole vont entraîner une diminution des investissement dans la recherche de nouveau champs.
La conséquence de ces prix bas, c’est que les investissements dans l’exploration de nouvelles ressources pétrolières vont être au plus bas. Pourquoi investir si on n’est pas capable de rentabiliser ?
Or ceci est à mettre en perspective avec le passage du pic pétrolier conventionnel en 2008.
C’est que le monde s’apprête à connaître un nouveau pic de production, global cette fois : c’est celui qui va s’appliquer, en 2008, à l’ensemble de ce qui s’appelle le pétrole conventionnel.
https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/du-petrole-ou-pas/
Nous sommes donc dans une situation ou l’on découvre de moins en moins de nouveau puits, on diminue les investissements, donc on n’en découvrira encore moins à l’avenir.
On peut donc imaginer, après ces prix très bas, se retrouver face à un rebond très important dans les prochains mois et voir une volatilité importante des prix.
C’est pour cette raison qu’il est important de maîtriser l’énergie que l’on consomme.
C’est pour cette raison que cette rupture dans le prix du pétrole doit être un indicateur à prendre au sérieux pour les équipements que nous produisons. Il est le signe qu’il faut s’intéresser à la consommation d’énergie de nos machines.
Maîtriser la consommation de nos machines
Pour pouvoir maîtriser ce que consomment nos machines, il faut déjà savoir quelles énergies leur fonctionnement requiert.
Pour cela on peut se tourner vers le constructeur. Il est tenu de nous fournir les différentes types et quantités d’énergies de notre machine. Que cette énergie soit pneumatique, électrique, hydraulique, aéraulique froide ou chaude, dans tous les cas l’énergie consommée par l’usine est électrique.
Avoir la fiche signalétique de la machine n’est pas suffisant. Il faut pouvoir prescrire des niveaux de consommation max lors des appels d’offre ou des demandes de cotation. Exiger que les constructeurs vous fournissent des données relatives à la consommations des machines et des composants !
En effet les fabricants de composant ont aussi leur rôle à jouer. Surdimensionner augmente les inerties, ce qui augmente l’énergie nécessaire pour la mise en mouvement. Des composants de qualité vous entraîner moins d’usure, de vibrations.
De plus il faudra vérifier que la machine livrée respecte les temps de cycles spécifiés, mais respecte aussi la consommation énergétique.
Mesurez !
Pour vérifier cela vous pouvez demander à votre fournisseur de s’équiper en instruments de mesures. Mais vous pouvez aussi lui demander d’équiper la machine avec de la mesure en continu. Cela vous permettra de vérifier l’éventuelle dérive de la consommation d’énergie. Que cette mesure en continue soit limitée à la machine ou bien renvoyée vers un réseau en cloud est une autre question. Elle se pose en fonction de l’endroit où vous aller traiter les alertes de consommation.
Il est possible de mesurer la consommation d’air comprimé, la consommation électrique, de mesurer les fuites d’air, les échauffement mécanique (signe d’une fatigue ou d’au frottement non voulu).
Prenez en compte tout ces points lors de l’analyse complète des coûts liés à l’exploitation de la machine.
Pour aller plus loin on pourrait exiger un marquage particulier sur les machines optimisées pour consommer le moins !
On en revient à la substantifique moelle : étudier les systèmes dans leur ensembles pour mesurer leur avantages ou inconvénients.
Pour résumer :
- Le coût de l’énergie va être de plus en plus important à l’avenir
- Ce coût est variable en fonction des régions du monde et peut devenir volatile
- Il faut imposer à votre constructeur un objectif de consommation maxi
- Vous devez vérifier cette consommation lors de la recette de la machine ou de la ligne
- Il faut être en mesure de vérifier la dérive éventuelle au cours du temps.
- Le maintenance liée à la consommation d’énergie peut faire partie du contrat d’entretien ou de la garantie
- Maîtrisez la consommation d’énergie de vos machines
